Le mobilitest permet de contourner les divergences entre les pensées conscientes et inconscientes des individus. Les mesures ou associations implicites que nous utilisons évaluent les sentiments inconscients, les croyances, les attitudes... qui ne sont pas forcément exprimés explicitement par les individus.

Les origines des mesures implicites

Dans le but de remédier aux limites des mesures par questionnaires (biais d’auto-présentation, capacités introspectives limitées), plusieurs mesures dites indirectes ont été élaborées par des chercheurs, dont l’Implicit Association Test (ou IAT). Depuis, leur intérêt n’a cessé d’augmenter dans la communauté scientifique, en particulier dans les pays anglo-saxons.

Depuis ces dernières années, le concept de cognition implicite a largement été diffusé. De façon générale, ces auteurs définissent le concept de ‘’cognition implicite comme une trace de notre expérience passée non identifiable de façon introspective (ou identifiée de manière imprécise, voire incorrecte) capable d’influencer nos sentiments, nos pensées et nos actions envers divers objets sociaux. Ils considèrent alors qu’il n’est pas envisageable de les appréhender à l’aide de mesures auto-rapportées (directes) puisque celles-ci dépendent des limites des capacités introspectives des sujets. Il faut donc avoir recours à des instruments qui ne requièrent pas de réponses auto-rapportées autrement dit à des mesures appelées indirectes. (Michaël Dambrun, Serge Guimond

L’Implicit Association Test

La méthodologie dite de l’association implicite, utilisée pour le mobilitest, a été introduit dans la littérature scientifique en 1998 par Anthony Greenwald, Debbie McGee et Jordan Schwartz. Cette mesure consiste à demander aux répondants d’indiquer le plus rapidement possible si un l’élément présenté (texte ou image) appartient ou non à un lexique sémantique donné. On observe alors les temps de réponse et l’on en déduit la propension d’adhésion de l’individu à la dimension testée est plus ou moins grande.

Greenwald et Farnham (2000) propose un exemple du principe sur lequel repose l’IAT. Imaginez que vous deviez trier un jeu de 52 cartes en deux tas distincts. Vous aurez certainement une plus grande facilité à classer les piques et les trèfles ensemble et les coeurs et les carreaux d’un autre côté. Ce comportement repose sur l’attribut (ici, la couleur) que partage les piques et les trèfles, d’une part, et les coeurs et les carreaux d’autre part. Le principe général de l’IAT repose ainsi sur le fait qu’un individu classera plus facilement ensemble des items cognitifs cohérents avec ceux qu’il adopte spontanément.